mardi 4 mai 2010

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec


En cette année 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste intrépide, est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris débarquer en Égypte et se retrouver aux prises avec des momies en tout genre. Au même moment à Paris, c'est la panique ! Un œuf de ptérodactyle, vieux de 136 millions d'années, a mystérieusement éclos sur une étagère du Jardin des Plantes, et l'oiseau sème la terreur dans le ciel de la capitale. Pas de quoi déstabiliser Adèle Blanc-Sec, dont les aventures révèlent bien d'autres surprises extraordinaires...

Critique télérama

Fans de Tardi, pardonnez au béotien : ici, faute d'une fréquentation assidue de la bande dessinée, l'on ne dira pas si l'Adèle filmique trahit ou non l'Adèle crayonnée. On dira, en revanche, le plaisir pris à une superproduction qui évite le dopage artificiel des ré­cits d'aventures, façon Sherlock Hol­mes : une baston tonitruante par bobine et une poursuite obligatoire en fin d'histoire. En comparaison, le nouveau film de Luc Besson musarderait presque, le récit avançant de façon surprenante, voire absurde, le cinéaste préférant toujours le sourire à l'action.

Il y a bien un fil conducteur : dans le Paris (et l'Egypte) de la Belle Epoque, mademoiselle Adèle Blanc-Sec, journaliste intrépide, possède de bonnes raisons de chercher à ressusciter une momie de l'entourage de Ramsès II. Mais un ptérodactyle vivant et une flopée de personnages courtelinesques (maréchaussée obtuse, tartarins ridicules) contrecarrent ses plans. La Momie dans la France de Jean-Pierre Jeunet ? Il y a un peu de ça...
Quand il joue à fond la carte du grotesque, le film convainc, à l'image du personnage démoniaque et grimé que joue, trop brièvement, Mathieu Amalric. Mais, comme souvent chez Bes­son, les dialogues sont peu travaillés : ne peut-on viser le public familial qu'en faisant parler tout le monde comme des Minimoys ? Heureusement, Louise Bourgoin dynamite tout ce que la chose peut avoir parfois de pataud. L'ex-Miss Météo de Canal+ n'est pas encore une actrice confirmée. Mais, outre des qualités plas­tiques incontestables, c'est son drôle de faux na­turel (à la Bardot ?), le refus de la psychologie qui l'accompagne, bref son éner­gie et son humour qui font de ces Aventures ce qu'elles devaient être : une BD animée bigarrée et distrayante.
Aurélien Ferenczi Télérama, Samedi 17 avril 2010

Ma critique :

Rejoignant sur bien des points la critique d'Aurélien Ferenczi, j'ajouterai que bien que plaisant et reproduisant sur bien des points l'univers de Tardi (trognes des personnages, Paris du début du XXé siècle, fantastiques, potions...), il y manque pour moi des éléments fondamentaux que sont les machineries diaboliques et les savants fous, même si l'on en a un court aperçu avec Dieuleveult (Mathieu Amalric) qui n'est pas sans rappeler celui du "Le Démon des glaces" de Tardi (second rappel à ce titre semble-t-il puisque le livre que dédicace Adèle à pour titre "Le monstre des glaces"). Ma lecture des Adèle Blanc-Sec et du "Le Démon des Glaces" est trop lointaine pour que je sois sûr du nom du savant fou dans ce dernier titre, mais la fin du film (qui pourrait d'ailleurs augurer d'une suite où réapparaîtrait Dieuleveult et le fameux démon des glaces) semble l'indiquer.
On peut aussi noter quelques références notamment à Tintin avec la statuette de L'oreille cassée ou Adèle flottant dans son sarcophage ou encore (selon moi) à Star Wars car le personnage de la momie Patmosis, une fois réveillée, n'est pas sans rappeler C3-PO dans sa façon de marcher ou d'appeler Adèle "Maîtresse"...
Bref, un film distrayant mais pas transcendantal qui laisse un peu sur sa faim.




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